Essence et personnalité: Retrouver ce qui est vrai en soi
La plupart des gens vivent toute leur vie à l’intérieur de leur personnalité, sans jamais la remettre en question. Ils l’appellent « moi », ma façon d’être, mon histoire, mon identité. Mais la personnalité, ce n’est pas ce que nous sommes. C’est ce que nous avons construit.
Qu'est-ce qu'une personnalité ?
Dans Diamond Heart, A. H. Almaas décrit la personnalité comme une structure accumulée qui se forme en réponse à une déconnexion précoce d’avec notre essence. C’est un ensemble de schémas mentaux, émotionnels et comportementaux qui, à un moment donné, ont été nécessaires pour survivre. Et souvent, ils continuent de diriger notre vie. C’est l’un des enseignements clés de la psychologie spirituelle : notre personnalité n’est pas notre vraie nature.
Pas dans le sens simpliste de la psychologie pop « je suis introvertie », « je suis Lion avec la Lune en Capricorne ». Mais dans les mécanismes plus subtils et invisibles qu’on utilise pour éviter la douleur, rechercher l’approbation ou se protéger. C’est ce qui fait qu’on se rétrécit dans certaines pièces, qu’on se suradapte dans d’autres. Pourquoi certaines deviennent parfaites. Ou gentilles. Ou invincibles. Ou invisibles. Ces dynamiques sont au cœur du retour à soi.
La personnalité ne s’est pas formée au hasard. Elle s’est bâtie par nécessité. Enfant, on a senti ce qui était accepté et ce qui ne l’était pas. On a appris à être sage, drôle, compétente, silencieuse. Et on a étouffé ce qui était trop intense, trop sensible, trop vrai. Avec le temps, on a perdu l’accès à notre centre, pas parce qu’il a disparu, mais parce que la personnalité a pris toute la place. C’est là toute la tension entre essence et personnalité que la psychologie spirituelle nous invite à explorer.
qu'est-ce que l'essence ?
L’essence, elle, est ce qui se trouve en dessous. C’est notre état naturel. Ce n’est pas un rôle, ni une image. Ce n’est pas quelque chose qu’on fabrique. C’est une qualité de présence. De vérité. Parfois calme. Parfois joie. Parfois force ou tendresse. Elle n’a rien à prouver. Elle est.
Mais quand on vit depuis longtemps dans la personnalité, l’essence peut sembler étrangère. Voire menaçante. On me demande souvent : « Comment je sais ce qui est vrai en moi? » En psychologie spirituelle, la réponse n’est pas dans l’analyse de ton passé. Elle est dans l’observation de ce qui reste quand tu arrêtes de performer. Quand tu n’essaies plus d’être bonne, forte, brillante ou irréprochable. C’est là que le retour à soi commence vraiment.
Essence et personnalité
Ce dénouement peut faire mal. Quand la personnalité s’assouplit, les peurs et les chagrins qu’elle protégeait remontent. C’est pour ça que la psychologie spirituelle insiste sur la présence, le soutien et l’accueil. On ne fait pas ce retour à soi pour devenir quelqu’un d’autre. On le fait pour revenir à qui on était avant le masque.
Je ne rencontre pas les gens dans leurs forces ou leurs récits. Je les rencontre dans ce qui palpite en dessous. Dans le frisson discret d’une vérité qui revient.